Demandez au pédiatre : DT1 et COVID-19

14 mai 2020

FRDJ a invité un expert réputé dans le domaine du diabète de type 1 (DT1) pour parler de la probabilité des jeunes à contracter la COVID-19 et des précautions nécessaires à prendre pour assurer leur bien-être et celui de leurs familles durant la pandémie.

Dr Mahmud a partagé ces informations et plus durant la période de questions et réponses de notre séance Facebook Live, laquelle peut être visionnée en cliquant sur le lien ci-dessous (en anglais seulement). 

Dr Mahmud a également répondu à plusieurs questions des participants en direct. Voici les principaux thèmes :

 

En anglais seulement

Q. Est-ce que les gens atteints de DT1 sont plus à risque de contracter la COVID-19?

R. Non. Les personnes atteintes de DT1 ne courent pas plus de risques de contracter la COVID-19 ou d’autres infections virales.

Q. Est-ce que la COVID-19 est une infection courante chez les jeunes atteints de DT1?

R. Non, nous ne l’avons pas constaté au Canada, mais il y a eu quelques cas ici chez les jeunes qui ont eu des symptômes légers qui se sont dissipés après quelques jours avec une gestion appropriée. Ces expériences sont utiles pour nous aider à nous préparer. Je vois la préparation comme un équilibre entre être raisonnable, mais sans avoir peur, et être patient, mais sans paniquer. Nous devons combler cette incertitude en nous instruisant et avec des connaissances autant que possible. Les professionnels de la santé sont encore ici et bien qu’il existe différents moyens de communiquer avec nos patients et les familles et que les interactions en personne soient limitées, nous pouvons quand même échanger virtuellement. C’est très important d’adhérer à ce modèle.

Q. Est-ce que la peur des gens d’aller à l’hôpital entraînera des complications additionnelles liées au DT1?

R. Il s’agit d’une peur qui inquiète les professionnels de la santé et à laquelle nous devons porter attention. Si une personne atteinte de DT1 ne se sent pas bien ou qu’elle est inquiète, elle doit contacter son équipe de soins et se préparer à apprendre comment gérer le virus avec le DT1.

Q. Est-ce que les adolescents atteints de DT1 qui ont un emploi à temps partiel devraient aller travailler?

R. Si leur travail ne fait pas partie des services essentiels, alors non. S’ils donnent un coup de main à l’entreprise familiale, par exemple, il est préférable qu’ils prennent des précautions comme porter un masque, désinfecter tous les objets et surfaces et se laver les mains fréquemment. Mais il est préférable de ne pas travailler si cela peut être évité.

Q. Est-ce que le retour à l’école est sécuritaire?

R. Oui. Le système immunitaire des jeunes qui ne souffrent pas de complications et dont le contrôle de la glycémie est normal n’est pas compromis. Nous devons faire confiance au système scolaire pour mettre en place des désinfectants et des structures. Il y aura un point où nous sortirons de cet isolement total et je crois que nous devons nous y préparer mentalement, c’est-à-dire penser à ce que seront nos journées et nos vies avec la COVID-19, en l’absence d’un vaccin. En tant que parents, nous devons être ouverts à partager nos préoccupations avec nos éducateurs.

Q. À quel endroit peut-on faire des analyses de sang?

R. Les analyses de sang peuvent certainement être effectuées dans les hôpitaux ou dans des laboratoires externes puisque la plupart de ces milieux ont mis en place des précautions exhaustives. Il est recommandé de porter un masque à votre arrivée et de laver vos mains régulièrement.

Q. Avons-nous besoin d’évaluer les taux A1C?

R. Il est probable que vous n’ayez pas à vous déplacer pour vérifier les taux A1C, à moins d’avoir d’autres inquiétudes par rapport à votre santé. Les équipes de santé peuvent organiser des consultations virtuelles durant lesquelles elles peuvent évaluer des lectures qui sont également précieuses pour les personnes qui utilisent un glucomètre continu, tel le temps passé dans un écart. Nous pouvons également consulter les données pour discuter de la gestion de la glycémie des patients qui surveillent les taux de glucose à l’aide de méthodes standards.

Q. Comment nous aider nous-mêmes et nos enfants?

R. Avec logique. Inculquer l’habitude de laver les mains et éviter la peur de tomber malade. La grande majorité des jeunes atteints de DT1 qui ont contracté la COVID-19 se sont rétablis et demeurent relativement en bonne santé.

Q. Est-ce que des taux de glycémie élevés nuisent au système immunitaire?

R. Si une personne gère son DT1 correctement et ne souffre pas de complications, elle n’est pas à risque. Personne n’atteint des taux de glycémie parfaits toute la journée et nous ne verrions pas de changements significatifs au système immunitaire (durant cette pandémie) qui feraient en sorte que le système immunitaire de cette personne ou de son enfant soit compromis.

Q. Est-ce que l’insuline demeurera facilement accessible?

R. Tous les grands fabricants et compagnies pharmaceutiques nous ont assurés qu’il n’y aurait pas de problème d’approvisionnement de l’insuline durant cette période. L’Association des pharmaciens du Canada est intervenue à ce sujet en conservant un mois d’approvisionnement de tous les médicaments afin d’assurer qu’il y en a suffisamment pour tout le monde.

Q. Est-ce que les professionnels de la santé qui travaillent en première ligne devraient s’installer ailleurs s’ils ont un enfant atteint de DT1 à la maison?

R. Non, mais ils doivent prendre des précautions avant, durant et après le travail pour assurer leur sécurité. Ils ne devraient pas porter de bijoux au travail, n’utiliser que des contenants jetables pour le lunch, laisser leurs chaussures à l’extérieur de retour à la maison, laver leurs vêtements et désinfecter leur téléphone cellulaire tous les jours.

Q. Que suggérez-vous pour diminuer l’anxiété, les inquiétudes et le stress durant cette période?

R. L’alimentation et les exercices, être bienveillant envers soi-même et se pardonner. Comme les enfants, les adultes ont de bonnes et de mauvaises journées. C’est difficile pour tout le monde dans la maison. Il est donc important d’avoir un certain horaire, mais de laisser de la place pour la spontanéité. Il faut prendre soin de soi parce que nous sommes projetés dans une situation qui n’est pas parfaite et qu’on n’a pas prévu. Il faut être bienveillant envers soi-même et accepter le fait que nous faisons de notre mieux pour prendre des décisions en temps réel. Je crois que l’exercice, les activités et passer du temps seul pour réfléchir sont très importants parce qu’avec tout le stress qu’on subit, il faut faire attention pour ne pas réagir de manière excessive. Il faut réconforter les enfants qui subissent eux aussi ce stress et faire la part des choses sur ce qu’on entend, notamment les nouvelles, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Q. Est-ce que les personnes atteintes de DT1 sont plus susceptibles de subir des complications liées au diabète après avoir contracté la COVID-19?

R. Non, nous n’avons pas constaté cela. Le virus n’affecte pas les organes comme les reins, les yeux, etc., chez ces personnes. Les expériences de l’Europe et de la Chine doivent être partagées parce que nous pouvons apprendre des grandes difficultés qu’ils ont traversées. Heureusement, nos hôpitaux ici au Canada s’en sortent bien et ne sont pas encombrés.

Q. Comment maintenir la routine des enfants, notamment pour la gestion du diabète?

R. Les parents et leurs enfants doivent travailler avec leur équipe de soins pour établir une structure. Je crois que c’est l’occasion d’optimiser le plus possible.

Q. Comment les parents peuvent-ils se préparer s’ils contractent la COVID-19 et ne peuvent avoir accès à l’aide de personnes dans leur réseau de grands-parents et membres de la famille pour prendre soin de leurs enfants?

R. Dans un tel cas, ils doivent communiquer avec leur équipe médicale, car ils pourraient être hospitalisés. Leur état pourrait aussi leur permettre d’être évalués virtuellement et des soins en milieu familial pourraient être fournis par l’établissement.

Q. Est-ce que les personnes atteintes de DT1 pourraient être les premières à être vaccinées contre la COVID-19?

R. Non. Les adultes plus âgés sont plus à risque, ils seraient donc probablement les premiers à recevoir le vaccin contre la COVID-19.

Pour d’autres informations sur le DT1 et la COVID-19, visitez frdj.ca/coronavirus

Restez informé des dernières nouveautés

  •