Santé mentale et le diabète de type 1

Le diabète de type 1 (DT1) est une condition chronique nécessitant une prise en charge quotidienne, qui peut affecter le bien-être émotionnel et mental d’une personne et de sa famille.  

Chaque jour peut apporter ses propres défis, mais trouver le soutien dont vous avez besoin peut faire toute la différence.

« On vit avec le diabète de type 1 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il n’y a pas de pause et cela peut être épuisant. »
Alison, 51 ans, parent d’un adolescent vivant avec le DT1

Assistance immédiate

Si vous êtes en danger immédiat, veuillez appeler le 911 ou vous rendre au service des urgences de votre région. Si vous êtes en situation de crise, vous pouvez entrer en contact avec les intervenants ici ou au 1 833 456-4566

Stress Management and Resilience
Stress Management and Resilience
La gestion du stress lié au diabète : Développer la résilience

Vivre avec le diabète de type 1 (DT1) n’est pas toujours facile. Vous pouvez ressentir du stress en raison de votre routine rigoureuse de gestion, du coût de l’insuline et d’autres dépenses ou des préjugés perçus liés à une maladie chronique.

Les effets sociaux et émotionnels du DT1 sont très réels et peuvent conduire les individus à vivre de l’épuisement professionnel, une dépression et de l’anxiété. Malgré ces frustrations et ces obstacles, de nombreuses personnes atteintes du diabète sont en mesure d’obtenir des résultats positifs tant dans leur gestion du diabète que dans leur vie personnelle.

La capacité à surmonter ces défis et à rebondir quand ça va moins bien est souvent appelée résilience.

« La résilience dans le diabète consiste à conserver notre sens de la normalité, de l’aventure, de l’amour et de l’émerveillement pour le monde tout en gérant une maladie toujours présente » – Laura, 37 ans, vivant avec le DT1

Pour certaines personnes, le savoir est une force. En en apprenant davantage sur le DT1, sur la façon de le gérer et sur son impact sur vous et votre vie, vous pouvez mieux prévoir et gérer les différentes situations susceptibles de générer du stress. Pour d’autres, la préparation et la planification à différents scénarios peuvent contribuer à réduire la crainte de l’inconnu et les facteurs de stress potentiels. Un changement de routine, comme un voyage, peut être stressant. Cependant, une planification minutieuse peut minimiser le stress. Même dans ce cas, il arrive que vous fassiez tout « parfaitement » et que le diabète ne coopère toujours pas. Cela arrive à tout le monde de temps en temps, mais le fait de favoriser la résilience peut vous aider à réaliser que ce n’est peut-être qu’une mauvaise journée et à essayer de nouveau demain.

 

Comment développer la résilience

On a tous des forces personnelles qu’on peut identifier et cultiver pour essayer de devenir plus résilient.

Par exemple, une personne très organisée pourrait canaliser cette particularité vers une approche plus structurée de l’adaptation et de la gestion. Cela pourrait impliquer d’établir des objectifs et de planifier à l’avance. voici quelques questions que vous pouvez vous poser pour identifier vos propres forces :

  • Qu’aimez-vous faire?
  • Que faites-vous bien?
  • Comment pouvez-vous exploiter ces atouts pour mieux gérer le stress lié à la gestion de votre diabète?

« Même si cela semble difficile, vous pouvez y arriver. Vous pouvez apprendre à compter les glucides, à faire vos propres piqûres et à faire certaines choses. Ne pensez pas que vous ne pouvez pas le faire, parce que vous pouvez y arriver. » – Cody, 10 ans, atteint de DT1

Votre équipe médicale, vos soignants, votre famille et vos amis peuvent également contribuer à favoriser la résilience. Les membres de la famille peuvent offrir soutien et compassion. Les amis et collègues peuvent se renseigner sur la manière de réagir en cas d’urgence hypoglycémique. Les partenaires et autres aidants du diabète peuvent vous accompagner à vos rendez-vous chez le médecin et vous rassurer que vous n’êtes pas seul. Les fournisseurs de soins de santé mentale peuvent également travailler avec vous pour vous aider à renforcer votre résilience.

« Le fait d’avoir un réseau de soutien social solide, de pouvoir s’appuyer sur son partenaire, sur d’autres membres de son foyer, ainsi que de faire confiance à la technologie, de pouvoir utiliser un SGC ou un système flash de surveillance du glucose la nuit, m’a apporté une véritable tranquillité d’esprit. » – Becca, 44 ans, parent d’un enfant atteint de DT1

Des plateformes comme Facebook et d’autres canaux de médias sociaux peuvent être une source de soutien et vous aider à trouver des pairs qui ont vécu des expériences similaires et qui peuvent comprendre ce que vous vivez. Consultez le groupe de soutien du diabète de type 1 de FRDJ Canada sur Facebook, ou la page Activités communautaires pour connaître les événements locaux (en anglais seulement, version française à venir). Le fait de nouer des liens au sein d’une communauté de personnes avec le diabète en ligne a été associé à des taux de glycémie plus faibles que ceux des personnes qui ne le font pas, car cela peut contribuer à réduire le stress.

 

La technologie et la résilience

Le développement de la résilience peut également impliquer les ressources et les outils que vous utilisez pour gérer votre maladie. Les technologies comme les systèmes flash de surveillance du glucose (FSG) et les systèmes de surveillance du glucose en continu (SGC), ainsi que les pompes à insuline peuvent simplifier votre routine de gestion du diabète, améliorer votre qualité de vie et vous aider à vous sentir plus en contrôle.

La technologie de gestion du diabète peut être plus bénéfique pour renforcer la résilience de certaines personnes que d’autres — si vous n’avez pas envisagé d’intégrer cette technologie à votre style de vie, le moment est peut-être venu de l’explorer.

« Mon lecteur de glycémie en continu. C’est un outil dont je ne peux pas me passer, qui me donne un semblant de liberté, puis qui me permet de faire des activités sans avoir la crainte de faire une hypoglycémie sévère.» – Henri, 32 ans, atteint de DT1

 

Rechercher une communication de soutien

La résilience est associée à un soutien social solide. Lorsque vous vous adressez à d’autres personnes pour obtenir du soutien lorsque vous vous sentez stressé par les défis de la gestion du DT1, il est important que les personnes vers lesquelles vous cherchez du soutien vous encouragent plutôt que de critiquer ou de juger.

Voici quelques exemples de langage critique et de langage de soutien. Si vous constatez que vos amis et vos proches font souvent des commentaires qui ressemblent aux phrases de gauche, vous pouvez essayer de discuter du renforcement positif en partageant ces exemples avec eux.

Outre le fait de proposer son aide ou de prêter l’oreille, il peut également être efficace pour les autres de reconnaître les efforts et les réussites des personnes atteintes de DT1. La reconnaissance de vos progrès peut constituer un renforcement positif et vous aider à rester motivé.

« Je pense à ma famille, à mes amis qui ont été là à chaque fois que j’ai dû faire face à des difficultés à cause de mon diagnostic, qui seront là pour les difficultés à venir. »– Henri, 32 ans, atteint de DT1

Diabetes Distress
Diabetes Distress
Qu’est-ce que la détresse liée au diabète? 

Le diabète peut être une maladie difficile et exigeante. Les exigences quotidiennes de la gestion du diabète de type 1 (DT1) ainsi que les urgences liées au diabète, le développement de complications, les problèmes de santé ou même les modifications de votre plan de traitement comme le changement d’insulines ou le démarrage d’un nouveau système flash de surveillance du glucose (FSG) ou de surveillance du glucose en continu (SGC), peuvent alourdir le fardeau émotionnel du diabète.  Ce fardeau émotionnel peut entraîner une détresse importante liée au diabète.

La détresse liée au diabète est définie comme une gamme de réponses émotionnelles à la vie avec et à la gestion du diabète. Les symptômes peuvent inclure le fait de se sentir submergé par le fardeau de la gestion du diabète; la peur et les inquiétudes concernant les complications ou l’expérience d’une hypoglycémie sévère; vous sentir vaincu, découragé ou épuisé lorsque vous n’atteignez pas vos objectifs de glycémie malgré tous vos efforts pour les gérer.

«  J’avais aussi l’impression que si j’exprimais à quel point j’étais malheureuse à cause de ma maladie, on le percevrait comme une faiblesse. Alors, j’ai décidé de taire ces sentiments et de ne pas y faire face, ce qui, bien sûr, ne faisait que renforcer mon sentiment d’isolement et de solitude. » – Sarah, 33 ans, atteinte de DT1

La détresse liée au diabète est une réaction normale à la vie avec le diabète. En fait, il s’agit d’un problème courant qui touche entre un tiers et près de la moitié des adultes et des jeunes atteints de diabète.

La détresse liée au diabète n’affecte pas seulement la personne qui vit avec le diabète, mais aussi les membres de sa famille, comme les parents et les partenaires.

 

Détresse ou dépression liée au diabète?

Il n’y a pas de vacances ou de pauses avec le DT1 et la gestion de la maladie peut être frustrante. Des études ont montré que la majorité des personnes atteintes de diabète éprouvent des inquiétudes, des peurs et des sentiments négatifs, qui peuvent conduire à une détresse liée au diabète.

La détresse liée au diabète diffère du trouble dépressif majeur à bien des égards, mais les deux conditions se chevauchent souvent et présentent des symptômes similaires. En raison des similitudes, la détresse liée au diabète peut être diagnostiquée à tort comme une dépression, ce qui peut conduire les personnes à recevoir le mauvais traitement. Cette erreur de diagnostic est également due en partie à la similitude entre les symptômes dépressifs courants et les symptômes liés à l’hyperglycémie, tels que la fatigue, la perte de poids et les troubles du sommeil.

Comparativement au trouble dépressif majeur, la détresse liée au diabète :

  • Est diagnostiquée chez les personnes atteintes de diabète
  • N’est pas considérée comme un trouble psychiatrique
  • Est beaucoup plus fréquente que la dépression
  • Est peu susceptible de répondre aux médicaments
  • Est souvent directement lié à une mauvaise gestion de la glycémie et à une mauvaise autogestion (même à de faibles niveaux de détresse)

Cependant, la détresse liée au diabète peut être traitée, elle est très réactive aux soins cliniques et elle n’est pas un aspect inévitable de la vie avec le DT1.

 

Faire face à la détresse liée au diabète

Il est important d’apprendre à gérer votre sentiment de détresse, d’inquiétude et d’épuisement professionnel et d’obtenir de l’aide de votre équipe de soins. Voici quelques conseils :

  1. Reconnaissez vos sentiments. Vous ne vous sentirez pas toujours heureux, c’est normal! Presque toutes les personnes atteintes de diabète se sont déjà senties frustrées ou stressées par les difficultés liées à la gestion de la maladie. Mais lorsque les sentiments deviennent envahissants et durent plus d’une semaine ou deux, il se peut que vous ayez besoin d’aide.
  2. Parlez avec votre équipe de soins du diabète. Obtenir de l’aide de votre équipe de soins du diabète (médecin, infirmière, éducateur en diabète, psychologue ou travailleur social) est important pour traiter la détresse liée au diabète. Il est important d’obtenir de l’aide rapidement! Votre équipe soignante peut vous aider en évaluant votre détresse liée au diabète et en élaborant un plan de gestion pour relever les défis que vous rencontrez. Ils peuvent également vous orienter vers un autre fournisseur de soins de santé. N’oubliez jamais de vous défendre et de défendre vos soins lorsque vous avez besoin d’un soutien supplémentaire!
  3. Obtenez de l’aide. Parlez avec votre famille et vos amis et dites-leur comment vous vous sentez. Soyez honnête à propos de vos sentiments et dites à vos proches comment ils peuvent vous aider (la plupart des gens ne savent pas ce qu’ils peuvent faire – et peut-être que vous voulez juste que quelqu’un vous écoute).
    Si vous ne vous sentez pas à l’aise de parler à votre famille ou à vos amis, vous voudrez peut-être vous joindre à un groupe de soutien. Parfois, parler à d’autres personnes atteintes de DT1 qui comprennent ce que vous vivez peut vous aider. Une expérience partagée offre un type de soutien différent de celui des amis et de la famille. Les personnes atteintes de diabète qui reçoivent du soutien réussissent mieux à la gestion de leur diabète, à comment elles se sentent et à leur qualité de vie.
  4. Fixez-vous des buts réalistes. Faire une chose à la fois, par petites étapes réalisables, peut conduire à de grandes améliorations. Fixez-vous de petits objectifs SMART (spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et limités dans le temps), comme « vérifier ma glycémie 4 fois aujourd’hui », puis une fois que vous l’avez réalisé, fixez-vous un autre petit objectif comme « marcher 10 minutes par jour deux fois par semaine ». Une fois que vous avez atteint un objectif, ajoutez un autre petit objectif ou augmentez la fréquence de votre objectif. Votre équipe de traitement du diabète peut vous aider à fixer ces objectifs.
  5. Prenez le temps de faire des choses que vous aimez et récompensez-vous. Offrez-vous une récompense lorsque vous atteignez vos objectifs. Cela devrait être quelque chose que vous aimez — regarder un film, faire de la randonnée, jouer à un jeu ou passer du temps avec des amis (cela n’a pas besoin de coûter de l’argent). Il est important de consacrer du temps chaque jour à faire quelque chose que vous aimez et d’avoir du temps pour vous récompenser pour avoir atteint vos objectifs.

 

Quand demander de l’aide

Si la gestion de votre diabète n’est pas sur la bonne voie, demandez de l’aide. Il se peut que vous ayez besoin d’un changement de traitement ou que des facteurs de stress externes tels que des problèmes liés au travail ou aux relations vous affectent plus que vous ne le pensiez.

Il peut être utile de prendre du recul pour déterminer quels sont les problèmes et obtenir de l’aide. Parler à d’autres personnes qui comprennent est très important. FRDJ a des ressources pour vous aider à vous connecter aux autres membres de la communauté du DT1 ou à un fournisseur de soins de santé mentale.

Diabetes and Depression
Diabetes and Depression
Le diabète de type 1 et la dépression

La dépression touche les personnes de tous âges. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 280 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression, mais celle-ci n’est souvent ni diagnostiquée ni traitée en raison des préjugés entourant les problèmes de santé mentale.

On estime que la dépression touche une personne atteinte de diabète (type 1 et type 2) sur quatre. Les adolescents atteints de diabète de type 1 ont un taux de dépression cinq fois plus élevé que les adolescents sans maladie.

Avoir le DT1 ne signifie pas que vous développerez une dépression, mais il est important d’être conscient des symptômes pour pouvoir les reconnaître tôt et obtenir un traitement.

Les symptômes de la dépression chez l’adulte comprennent :

  • Sentiments de tristesse ou de désespoir
  • Perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités que vous aviez l’habitude d’apprécier
  • Modifications du sommeil — trop ou pas assez
  • Changements d’appétit — soit manger trop ou pas assez (et parfois des changements de poids)
  • Fatigue et manque d’énergie, donc même faire de petites choses demande un effort supplémentaire
  • Ralentissement de la pensée, de la parole ou des mouvements corporels
  • Difficulté à se concentrer, à prendre des décisions ou à se souvenir des choses
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité, se concentrer sur les échecs passés ou la culpabilité
  • Pensées fréquentes ou récurrentes de mort ou tentatives de suicide

« Mes symptômes physiques de diabète n’étaient que la pointe de l’iceberg. Sous la surface se cachaient l’anxiété, la dépression, la honte, la culpabilité, la peur et la stigmatisation liée au diabète. » – Christine, 34 ans, atteinte de DT1

Chez les enfants et les adolescents, les symptômes de la dépression peuvent être similaires, mais il peut y avoir des différences. Chez les enfants, les symptômes peuvent également inclure :

  • Être collant
  • Irritabilité
  • Maux et douleurs corporelles
  • Refuser d’aller à l’école
  • Mauvaise performance à l’école

Chez les enfants plus âgés et les adolescents, les symptômes peuvent également inclure :

  • Irritabilité et colère
  • Mauvaise performance ou faible assiduité à l’école
  • Se sentir incompris
  • Être extrêmement sensible
  • Éviter les activités sociales
  • Consommation possible de drogues récréatives ou d’alcool

À tout âge, les symptômes de la dépression interrompent ou affectent grandement le travail ou l’école, les relations sociales ou d’autres aspects importants de la vie.

 

Traitement

La bonne nouvelle est que la dépression peut être traitée et les symptômes atténués, en particulier lorsque la dépression est diagnostiquée et traitée tôt.

Il est recommandé que les personnes atteintes de diabète soient régulièrement évaluées par leurs fournisseurs de soins de santé pour la dépression, afin qu’un traitement ou une référence à un fournisseur de soins de santé mentale puisse être effectué.

Si votre fournisseur de soins de santé ne vous demande pas comment vous vous sentez émotionnellement, il est très important que vous vous exprimiez et que vous lui disiez. Obtenir un traitement précoce contre la dépression est essentiel et peut aider à améliorer vos résultats médicaux et psychologiques à long terme.

Le traitement de la dépression chez les enfants et les adultes peut inclure une thérapie cognitivo-comportementale, une thérapie interpersonnelle ou d’autres thérapies ou médicaments fondés sur des preuves. Trouver un fournisseur de soins de santé mentale qui connaît bien le diabète peut également aider. En septembre 2023, FRDJ, en collaboration avec Diabète Canada, a lancé le Répertoire Santé mentale + Diabète, pour vous aider à entrer facilement en contact avec des fournisseurs de soins de santé mentale qui connaissent bien le diabète.

Diabetes and Sleep
Diabetes and Sleep
Le diabète de type 1 et les perturbations du sommeil

Le sommeil des personnes atteintes de diabète de type 1 (DT1) et de leurs soignants peut être un défi. La qualité et la quantité de sommeil (ou le manque de sommeil) sont évoquées depuis des années par les personnes vivant avec le DT1. Toutefois, grâce aux nouveaux appareils et alarmes disponibles sur le marché, les chercheurs et les cliniciens s’intéressent de plus en plus à cette question.

Les personnes atteintes de DT1 ont régulièrement des interruptions de sommeil – besoin d’uriner pendant la nuit en raison d’une glycémie élevée et besoin de corriger celle-ci ensuite; réveil pour traiter une hypoglycémie et difficulté à se rendormir; réglage des réveils pour vérifier la glycémie; réveil en raison d’alarmes de SGC élevées ou faibles, etc.

« La peur semble être un synonyme de diabète. S’inquiéter du fait que son enfant va s’endormir et faire une hypo ou une hyperglycémie, ou ne pas se réveiller, c’est normal et c’est la partie effrayante de notre réalité. » – Becca, 44 ans, parent d’un enfant atteint de DT1

Comme les parents d’enfants atteints de DT1 gèrent la glycémie de leur enfant (et s’inquiètent beaucoup plus du diabète que leurs enfants), ils connaissent les mêmes perturbations du sommeil.

Des recherches récentes ont mis en évidence une perte de sommeil pouvant aller jusqu’à 10 heures par semaine en raison des perturbations du diabète, qu’elles soient anticipées ou non.

Le sommeil est important pour la santé cardiovasculaire et métabolique. Les enfants, les adolescents et les adultes qui dorment moins ont également des taux de glycémie plus élevés. De plus, les personnes atteintes de DT1 qui ont des troubles du sommeil ou qui manquent de sommeil sont moins sensibles à l’insuline et ont besoin de plus d’insuline le lendemain d’une mauvaise nuit de sommeil.

 

Conseils pour mieux dormir

Il n’existe pas de solution miracle pour aider les personnes atteintes de DT1 ou leurs aidants à mieux dormir. Mais vous pouvez utiliser quelques conseils pour mieux dormir (et dormir plus).

  • Vous devez d’abord vous assurer que vous (ou votre enfant atteint de DT1) n’avez aucun problème médical contribuant à vos troubles de sommeil. De nouvelles recherches ont montré que l’apnée obstructive du sommeil (AOS) est plus fréquente chez les personnes atteintes de DT1 que chez celles qui n’ont pas le diabète. Les personnes atteintes d’AOS arrêtent de respirer à plusieurs reprises puis recommencent tout au long de la nuit. Assurez-vous de parler à votre médecin pour exclure un trouble du sommeil traitable.
  • Discutez avec votre fournisseur de soins de santé sur la possibilité de régler les alarmes de votre SGC sur un réglage différent la nuit pour les taux de glycémie élevés et faibles afin de réduire les alarmes.
  • Si vos inquiétudes liées au diabète vous empêchent de dormir, parlez-en à votre médecin ou au fournisseur de soins de santé de votre enfant. Ils peuvent vous prodiguer des conseils pour gérer la glycémie tout au long de la nuit et évaluer si votre peur de l’hypoglycémie pourrait être un obstacle à un bon repos.
  • Adoptez une routine – essayez de vous coucher à la même heure et de vous lever à la même heure tous les jours (y compris la fin de semaine).
  • Pratiquez une activité physique régulière – être actif pendant la journée peut vous aider à vous endormir et à améliorer votre bien-être émotionnel.
  • Évitez de consommer de la caféine, de l’alcool ou de manger beaucoup juste avant d’aller vous coucher.
  • Créez un environnement de sommeil relaxant – assurez-vous que votre chambre est calme, que les stores sont fermés (empêchant la lumière de sortir) et à une température confortable.
  • Gardez les appareils électroniques hors de votre chambre, y compris les ordinateurs, les téléviseurs et les téléphones intelligent et réduisez au minimum le temps passé sur votre téléphone avant de vous coucher.

Avoir une bonne nuit de sommeil est important pour la santé et le bien-être de chacun. Bien que le DT1 interrompe parfois votre sommeil, avoir un sommeil régulier est important pour votre santé à long terme.

« Le fait de savoir que je peux vérifier la glycémie de mon enfant sans avoir à le réveiller ou à le piquer, et de savoir comment sa nuit va se dérouler, nous permet à tous de mieux dormir. » — Becca, 44 ans, parent d’un enfant atteint de DT1

Eating Disorders
Eating Disorders
Le diabète de type 1 et les troubles de l’alimentation

Les troubles de l’alimentation sont relativement fréquents chez les personnes atteintes de diabète de type 1 (DT1). En fait, près d’un enfant atteint de DT1 sur cinq, et une fille sur quatre, présentent des signes de troubles de comportement alimentaire. Les problèmes de santé mentale, la situation familiale et les facteurs environnementaux peuvent tous jouer un rôle dans l’apparition de troubles alimentaires.

Après le diagnostic de DT1 et le début de l’insulinothérapie, les personnes prennent du poids et reprennent celui qu’elles avaient perdu avant le diagnostic, ce qui peut contribuer ou non à des inquiétudes concernant la prise de poids et l’image corporelle.

Les personnes atteintes de diabète souffrant de troubles de l’alimentation présentent également des taux élevés de peur de l’hypoglycémie, de détresse liée au diabète et d’autres diagnostics psychologiques tels que la dépression. Il est donc important de se faire soigner pour les troubles de l’alimentation, tant pour la santé que pour le bien-être à court et à long terme.

 

Omission d’insuline pour perdre du poids (« diaboulimie »)

Les personnes atteintes de diabète et de troubles de l’alimentation—hommes et femmes confondus—sont souvent confrontées aux mêmes problèmes de poids et d’image corporelle que les personnes qui n’ont pas le diabète. Mais il existe un autre moyen pour les personnes atteintes de DT1 d’essayer de perdre du poids, en limitant ou en supprimant leur insuline. Chez les personnes atteintes de DT1, l’omission d’insuline pour perdre du poids est le trouble de comportement alimentaire le plus fréquemment signalé, souvent appelé « diaboulimie ».

Lorsque les personnes essaient de perdre du poids en manipulant leur insuline, ils prennent volontairement moins d’insuline que nécessaire pour induire une hyperglycémie ou une acidocétose diabétique (ACD). L’ACD peut être très dangereuse et peut conduire au coma ou à la mort. Si vous présentez ces symptômes, il est important d’appeler votre fournisseur de soins de santé et/ou de vous rendre immédiatement à l’urgence.

« À l’âge de 12 ans, j’ai eu l’impression que si je pouvais changer mon corps, je pouvais changer la façon dont le diabète me faisait sentir. J’ai commencé à suivre des régimes et à développer des troubles de l’alimentation. Plus tard, à l’adolescence, cette perception de soi s’est transformée en diaboulimie. » – Christine, 34 ans, atteinte de DT1

Les symptômes de l’ACD incluent :

  • Soif
  • Mictions fréquentes
  • Cétones, lorsque vous les vérifiez à l’aide d’une bandelette urinaire ou d’un prélèvement au bout du doigt
  • Nausées et vomissements
  • Essoufflement
  • Haleine fruitée
  • Sentiment de fatigue

Malheureusement, la perte de poids à court terme peut motiver les gens, malgré les risques à court et à long terme de maintenir la glycémie à un niveau élevé, ce qui peut entraîner de graves complications. D’autres signes d’omission d’insuline peuvent inclure :

  • HbA1C élevé (généralement supérieur à 9,0 %)
  • Un plus grand nombre d’épisodes d’acidocétose diabétique
  • Préoccupations concernant le poids et la silhouette, quelle que soit la taille actuelle du corps
  • Faire beaucoup d’exercice
  • Changements dans les habitudes alimentaires (souvent restriction alimentaire puis frénésie alimentaire)
  • Absence de règles mensuelles (aménorrhée)
  • Changements de comportement (par exemple, comportement cachottier)

Les troubles alimentaires ne sont pas tous liés à la restriction ou à l’omission d’insuline. Les personnes atteintes de DT1 souffrent d’autres troubles alimentaires, tout comme les personnes qui n’ont pas le diabète.

 

Autres troubles de l’alimentation

Anorexie mentale
L’anorexie comporte à la fois des aspects émotionnels et comportementaux. Une personne souffrant d’anorexie a une perception irréaliste de son corps ou une forte peur d’être grosse, ou les deux. Pour perdre du poids, elle restreint son alimentation et/ou se goinfre, puis se fait vomir ou prend des laxatifs. Elle a également tendance à faire de l’exercice de manière excessive.

Boulimie nerveuse
La boulimie comporte également des aspects à la fois émotionnels et comportementaux. L’estime de soi d’une personne est basée sur son poids et sa silhouette. Les personnes ont des épisodes récurrents de frénésie alimentaire et ne contrôlent pas ce qu’elles mangent ni la quantité qu’elles mangent pendant l’épisode. Après s’être gavées, les personnes se font vomir ou prennent des laxatifs pour compenser ce qu’elles ont mangé et éviter de prendre du poids.

« Je suis moi-même boulimique… Il s’agit non seulement d’une maladie, mais aussi d’une dépendance. Je suis accro aux pensées négatives concernant ma nourriture et ma prise de poids. Cela m’accable et augmente mon anxiété à l’idée de prendre de l’insuline. »– Jessica, 36 ans, atteinte de DT1

Hyperphagie boulimique
Les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique présentent des épisodes récurrents d’hyperphagie et un manque de contrôle sur ce qu’elles mangent et sur la quantité qu’elles mangent pendant l’épisode. Elles sont gênées par les quantités qu’elles mangent et se sentent dégoûtées ou très coupables après coup, mais elles ne se font pas vomir ou ne prennent pas de laxatifs pour compenser ce qu’elles ont mangé.

 

Traitement

Si votre fournisseur de soins de santé ne vous demande pas comment vous vous sentez à propos de votre poids et de votre alimentation, il est très important que vous vous exprimiez et que vous lui disiez! Un traitement précoce est essentiel pour tout trouble de l’alimentation et peut contribuer à améliorer les résultats médicaux et psychologiques à long terme.

Le traitement des troubles de l’alimentation repose sur une approche multidisciplinaire et fait intervenir des endocrinologues, des infirmières, des diététiciens et des fournisseurs de soins de santé mentale. Chez les enfants comme chez les adultes, il peut s’agir d’une thérapie cognitivo-comportementale, d’une thérapie familiale ou d’autres thérapies fondées sur des données probantes, ainsi que d’une éducation sur le diabète et de conseils nutritionnels. Il peut être utile de trouver un fournisseur de soins de santé mentale qui connaît bien le diabète. Le Répertoire Santé mentale + Diabète est un outil permettant de trouver un fournisseur de soins de santé mentale près de vous. Si vous cherchez de l’aide pour les troubles alimentaires, vous pouvez accéder à l’annuaire du National Eating Disorder Information Centre.

Si vous avez des troubles de l’alimentation ou si vous restreignez votre consommation d’insuline pour gérer votre poids, parlez-en à votre équipe de soins du diabète.

Seeking Support
Seeking Support
Ressources et soutien pour le DT1 

Explorez notre liste de ressources GRATUITES en matière de santé mentale, établissez un lien personnel avec une personne atteinte de diabète de type 1 (DT1) ou consultez notre Programme de formation Santé mentale + Diabète pour en savoir plus.

« FRDJ nous a aidés à trouver un mentor. Rencontrer quelqu’un d’autre qui vivait la même chose que moi m’a beaucoup aidée sur le plan émotionnel, mais cela m’a aussi ouvert les yeux sur toutes les ressources existantes. » – Jen, 48 ans, parent d’un enfant atteint de DT1.

 

Obtenir du soutien

Il est essentiel de parler avec vos amis et votre famille. Ils veulent vous aider, c’est pourquoi il est important de demander ce dont vous avez besoin (plutôt que de les laisser deviner ou faire quelque chose qui n’est pas intentionnellement utile).

Selon les relations que vous entretenez avec votre famille et vos amis, il peut être difficile de leur parler. Vous trouverez peut-être plus utile de parler à d’autres personnes atteintes de DT1. De nombreuses personnes ont constaté que le fait de se joindre à un groupe local de soutien pour le diabète dans leur centre d’éducation au diabète, à l’hôpital local ou en ligne constituait une forme précieuse de communauté. Il existe de nombreux types de groupes de soutien et il est préférable de trouver celui qui correspond à votre personnalité et à vos besoins. Vous pourriez envisager de vérifier s’il existe des groupes de soutien à votre hôpital ou au cabinet de votre médecin, ou de participer au programme Parlons DT1 – Série de discussions virtuelles de FRDJ pour obtenir du soutien.

« Vous pouvez simplement parler de ce qui vous concerne en ce moment avec le diabète de type 1. Ça peut être poser des questions, parler d’une journée difficile et établir des liens avec d’autres familles, ce qui est l’une des meilleures façons de parler de l’anxiété et du stress qui vont de pair avec le diabète de type 1. » – Jen, 48 ans, parent d’un enfant atteint de DT1, au sujet de la série de discussions virtuelles.

 

Quand demander l’aide d’un fournisseur de soins de santé mentale

Il est important de chercher l’aide dont vous avez besoin pour faire face aux défis mentaux qui accompagnent le DT1, mais comment savoir si un fournisseur de soins de santé mentale est fait pour vous?

Vous pouvez avoir besoin d’un soutien supplémentaire si :

  • Vous manquez de motivation pour vérifier votre glycémie ou prendre votre insuline.
  • Vous avez l’impression que votre santé mentale vous empêche de gérer votre diabète.
  • Vous avez du mal à gérer vos relations avec votre famille et vos amis.
  • Vous évitez vos proches parce que vous n’avez pas envie d’être entouré d’autres personnes.
  • Vous oubliez des choses qui sont importantes pour vous — vous ne voulez pas participer à des passe-temps ou à des activités que vous ne voudriez pas manquer en temps normal.

Si vous ressentez cela, vous n’êtes pas seul. Si vous n’êtes pas sûr que cette option vous convienne, parlez-en à votre équipe soignante. Trouver un fournisseur de soins de santé mentale peut sembler une grosse étape, mais elle peut faire une différence encore plus grande.

N’oubliez pas : Les sentiments et les défis que vous éprouvez—la dépression, l’anxiété et tout ce qui se trouve entre les deux—sont des luttes auxquelles sont confrontées de nombreuses personnes, qu’elles soient atteintes de DT1 ou non. Il est tout à fait possible qu’un thérapeute généraliste puisse vous apporter l’aide dont vous avez besoin.

Il est possible que votre endocrinologue n’aie pas de fournisseur de soins de santé mentale à vous recommander. L’assurance, le coût, la disponibilité et la région peuvent également présenter des difficultés et limiter vos options. Toutefois, il peut exister dans votre région des services publics disponibles sur recommandation d’un médecin, ou des options de soins virtuels qui peuvent vous permettre de choisir le fournisseur qui vous convient le mieux.

 

Comment trouver un fournisseur de soins de santé mentale

Il est très important de trouver la bonne équipe médicale pour vous aider à gérer votre santé physique lorsque vous êtes atteint de DT1, mais l’importance de votre santé mentale ne doit pas être négligée. La thérapie peut être une étape utile dans le développement de compétences d’adaptation pour surmonter ces défis et renforcer la résilience.

Que vous viviez avec le DT1 depuis toujours ou que vous veniez de recevoir votre diagnostic, vous savez que la gestion du diabète a d’innombrables répercussions sur votre vie quotidienne. La transition vers cette routine, ou même son maintien après de nombreuses années, peut s’avérer pénible, et il n’y a pas de honte à demander de l’aide. Demandez à votre équipe soignante de vous orienter vers un fournisseur de soins de santé mentale.

En septembre 2023, le Répertoire Santé mentale + Diabète a été lancé. Il s’agit d’un outil de mise en relation permettant de trouver facilement un fournisseur de soins de santé mentale ayant reçu une formation spécialisée sur le diabète.

« La gestion du diabète de type 1 comporte de nombreuses facettes. C’est un peu comme faire un casse-tête, sauf que ce casse-tête a une infinité de pièces, aucun bord, aucun coin, et parfois les pièces s’emboîtent et parfois elles ne s’emboîtent pas. » – Alison, 51 ans, parent d’un adolescent atteint de DT1