Tannis M. Richardson : une championne du DT1 redonne à la communauté

5 mai 2020

Tannis Richardson est une femme à l’esprit vif qui a consacré la majorité de sa vie à des causes locales et caritatives, touchant ainsi d’innombrables vies. Membre fondatrice du bureau de FRDJ à Winnipeg (1971) et fondatrice de son gala annuel A Starry Starry Night, cette nonagénaire est reconnue dans l’ouest du Canada pour son extraordinaire bénévolat et engagement dans les arts, la santé et les associations culturelles.

Tannis a grandi à Winnipeg et redonner aux autres faisait partie de sa vie dès un jeune âge. Ses parents ont toujours été axés sur l’esprit communautaire, son père, chirurgien, a établi le premier centre médical collectif, le Winnipeg Clinic, pendant que sa mère soutenait diverses organisations. « Mes parents étaient des modèles exceptionnels », se souvient Tannis.  

La première expérience de bénévolat de Tannis fut avec le Humpty Dumpty Club au Winnipeg General Hospital. Tous les samedis, elle accompagnait son père à l’hôpital pour jouer avec les jeunes patients de l’aile pédiatrique et lire des histoires pendant qu’il faisait sa ronde. Plus tard, elle est devenue infirmière bénévole pour aider durant la Seconde Guerre mondiale, une autre expérience très valorisante.  

« J’ai vécu des expériences qui me sont très chères, dit Tannis. Au cours de la vie, on fait des rencontres inattendues avec des gens que l’on ne connaît pas. Ces rencontres enrichissent notre vie, et espérons-le, elles enrichissent aussi celle des autres. »

Lorsque le diabète de type 1 (DT1) fut découvert chez l’un de leurs quatre enfants, Tannis et son mari George se sont retrouvés en terrain inconnu et sont rapidement devenus de véritables catalyseurs de changement. Leur fille Pamela, qui a reçu le diagnostic à l’âge de neuf ans, a livré une lutte féroce contre une maladie méconnue à l’époque et pour laquelle il y avait peu de soutien en place dans le système de soins de santé au Canada.

« Il y avait très peu de communication sur le traitement de Pamela dans le domaine médical dans ce temps-là, se souvient Tannis. Nous devions aller d’un hôpital à l’autre et recevions peu de soutien, à part celui de notre famille et de nos amis, en raison des lacunes dans les communications entre les divers services de santé en matière de diabète de type 1. »

Pamela est décédée à l’âge de 29 ans de complications du DT1. Peu de temps après, Tannis et George ont participé à un gala de FDJ (maintenant FRDJ) à Toronto ou ils ont rencontré Helaine Shiff, une autre fondatrice d’un bureau de FRDJ au Canada, qui leur a lancé le défi en disant : « Qu’allez-vous faire maintenant à Winnipeg ? »  

De retour à la maison, Tannis et George se sont rendus à un événement où ils ont rencontré Donald Ferguson, artiste de CBC. Pendant qu’ils discutaient, il s’est tourné vers Tannis et lui a demandé : « Qu’allons-NOUS faire de FDJ à Winnipeg ? » Ce à quoi Tannis a répondu : « NOUS? De qui parlez-vous? » Et de répondre Donald : « CBC et vous ».

CBC a amené Royal Canadian Air Farce à Winnipeg en 1987 et Donald a suggéré que FRDJ vende des billets dont les recettes serviraient à soutenir les recherches sur le diabète juvénile.  

« Avec Canadian Air Farce pour divertissement, nous avons recueilli 64 000 $ cette soirée-là, se souvient Tannis avec émotion. Près de la moitié du comité n’avait pas de membre de famille atteint de diabète, et j’ai été impressionnée par le nombre d’amis qui sont venus donner leur soutien. Ces personnes ont été formidables et cette soirée fut très spéciale. »

L’année suivante, le comité a organisé le premier gala de FRDJ à Winnipeg, A Starry Starry Night, qui a eu lieu dans une salle de l’hôtel de ville.

Aujourd’hui, quelque 33 années plus tard, le gala annuel demeure un événement phare à Winnipeg.

Tannis a présidé le comité local de collecte de fonds de FRDJ et occupé un poste au sein du comité exécutif national et du conseil des chanceliers, de même que chez FRDJ International. Toujours partante, elle demeure engagée à aider les personnes atteintes de DT1. À l’heure actuelle, le Manitoba n’offre une couverture des pompes à insuline que pour les personnes atteintes de DT1 de moins de 18 ans. Tannis poursuit donc son travail pour obtenir une couverture complète des pompes à insuline pour tous les Manitobains.

« Il est vraiment temps d’avoir cette couverture, car c’est tout un fardeau à laisser sur les épaules des gens, dit-elle. Le soutien que FRDJ donne aux familles m’encourage, de même que le fait que le grand public comprend mieux le diabète de type 1. »

Lorsqu’on lui demande la marque qu’elle aimerait laisser dans la société, la réponse de Tannis est toute simple : « J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme une personne amicale et soucieuse du bien-être des autres. Je n’aime pas tellement le terme philanthrope, tout le monde peut être un philanthrope en donnant du temps et un soutien aux autres. »

Ce qui amène Tannis à l’un de ses souvenirs préférés enfouis dans son cœur depuis toutes ces années. C’était en 1988, le matin du premier gala A Starry Starry Night, où les membres du comité s’affairaient aux préparatifs à l’hôtel de ville. Une femme qui descendait les marches vers la salle a demandé à Tannis ce qui se passait. Tannis répond qu’une merveilleuse soirée aura lieu et que tous les participants feront un don pour trouver une guérison pour le diabète de type 1. La femme hésite un moment et ouvre son sac à main qui a vu de meilleurs jours, elle en sort un billet d’un dollar et le remet à Tannis en disant : « J’espère que cela vous aidera à trouver une guérison pour le diabète. »

« Je me souviens avoir pensé aux nombreuses formes de philanthropie, dit Tannis. Tandis que la femme s’éloignait, j’avais les larmes aux yeux et je me suis dit que cette personne avait donné ce qu’elle pouvait pour améliorer le sort des autres, et c’est cela la vraie définition de la philanthropie. »

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